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mardi, 16 octobre 2007

Dirty Kiss (encore)

À signaler, toujours à propos de la toile de Cy Twombly récemment abîmée par une trace de rouge à lèvres, "Phèdre et le baiser d'Avignon", la réaction de Christian Bernard, poète et directeur du MAMCO de Genève, sur le site sitaudis.
Il y pointe quelques uns des problèmes suscités par cette affaire, qui risquent de porter préjudice à l'image de l'art contemporain.

Décrier l'art contemporain, parler de honte, de scandale, de déclin… Un débat qui fait rage depuis un certain nombre d'années. Et auquel s'apparentent quelqu'uns des commentaires à mon blog…
La mise au point de Christian Bernard ramène à une perception plus objective.

13:40 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art contemporain |

mardi, 02 octobre 2007

La vie d'artiste

Le Journal de 13 heures de France 2, parlant de jeunes artistes a abordé hier (le 1/10/2007), la question de leurs conditions de vie matérielle.
Ainsi, Sophie Dubosc, qui bénéficie d'une reconnaissance des institutions artistiques, dispose-t-elle d'un budget mensuel d'environ 1000 euros, pour vivre et réaliser ses œuvres avec des matériaux "pauvres". Elle "campe" dans son atelier…
"La précarité, elle se retrouve dans le travail", dit-elle…

12:00 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, art contemporain, artiste, conditions de vie |

mardi, 25 septembre 2007

L'aura de l'artiste (Marc Biétry)

Cela fait plaisir quand, une fois n'est pas coutume, on entend parler d'art contemporain sur une grande chaine de télévision.
Aujourd'hui, le "Journal de 13 heures" de France 2 comprenait un petit reportage sur une œuvre spectaculaire en vallée de Maurienne, l'Aura.
Malheureusement, si le sujet abordait les aspects participatifs de l'œuvre réalisée dans le cadre de l'association d'insertion Solid'art Maurienne, la mobilisation humaine d'envergure, les quinze années de la réalisation… une fois de plus l'artiste qui a donné forme au projet n'est même pas cité !
Il s'agit de Marc Biétry, dont le travail mérite l'attention.

À lire : Marion Keroeuf, "Dans la vallée de la Maurienne, du land art tout alu", Libération, 13/09/2007)

samedi, 15 septembre 2007

Les galeries de la rue Burdeau

Cela fait plaisir de voir à Lyon une rue "noire" de monde à l'occasion des vernissages synchronisés dans plusieurs galeries d'art voisines !

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Certains comparent même la rue Burdeau où sont désormais regroupées plusieurs galeries à la rue Louise Weiss à Paris…

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Néanmoins, la qualité des choix esthétiques varie du meilleur au pire : hormis quelques bonnes galeries, et malgré ce que proclame cette petite peinture, on est loin de la qualité d'ensemble des expositions de la rue Louise Weiss.

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Il vaudra mieux éviter certains lieux, sous peine d'en ressortir chagrin !

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(paste-up de Jef Aérosol)

© kl loth 2007

À voir :
- Le Réverbère, galerie photo contemporaine
- Chez Néon
- La Salle de bains (qui enménagera bientôt rue Burdeau)

22:00 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galeries d'art, art, art contemporain, lyon |

dimanche, 02 septembre 2007

Investir massivement

J'évoquais précédemment, dans un commentaire de la note "Dirty Kiss", l'influence des processus économiques dans l'art contemporain, voici une précision :

"Autres nouveaux acteurs, les gérants de hedge funds, les fonds spéculatifs. Ils ennobliraient par l'art un argent gagné dans des conditions qui font frémir certains économistes. Mais ils sont également capables de transférer dans le domaine du marché de l'art les recettes qui ont fait leur fortune en bourse, n'hésitant pas à spéculer avec la peinture comme s'il s'agissait de devises ou de taux obligataires. Et pour cela, l'art contemporain est une mine, plus que l'art ancien. En effet, point n'est besoin d'attendre qu'on découvre, dans un hypothètique grenier, le prochain tableau oublié de Raphaël. Il suffit d'investir massivement sur de nouvelles signatures, que l'on revendra lorsque leur cote sera au plus haut"
[…]

"Le commerce de l'art est le dernier grand marché non régulé", déclarait en 2005 Peter R. Stern, procureur à Manhattan, à la revue Artnewspaper. Ce qui n'est pas pour effrayer, bien au contraire, des financiers qui s'estiment corsetés par les règles de la Bourse.
(Harry Bellet et Emmanuel de Roux, "Les nouveaux collectionneurs", Le Monde, 17/07/07)

14:35 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art contemporain, économie, collection d'art, spéculation |

vendredi, 03 août 2007

L'autonomie de l'art (Kaspar Koenig)

"L'autonomie de l'art pour laquelle on s'est battu avec tant d'acharnement n'existe plus depuis longtemps. […] Les nouvelles idées et conceptions artistiques ramènent toujours au commerce de l'art, sans pour autant exercer d'influence sur une situation culturelle générale, sur une réflexion historique ou une représentation de l'avenir."
(Kaspar Koenig s'exprimant dans le cadre d'une interview pour Art Press, in Harry Bellet, Philippe Dagen et Emmanuelle Lequeux, "Art contemporain : un grand tour en quatre étapes", Le Monde, article du 07/06/07 mis à jour le 25/07/07)

Censure économique…

15:15 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, art contemporain, marché de l'art |

lundi, 23 juillet 2007

Des notes…

Il y a quelque temps, je recopiais ici une longue citation concernant les carnets de notes des écrivains.
La revue "Bulletin de liaison NOTES", animée par Catherine Jackson (avec la complicité pendant plusieurs années de Sofi Hémon) offre des notes une approche très intéressante, que l'on peut découvrir sur papier, mais aussi par sa version internet.

Partant de cette idée que l'écriture appartient aussi bien aux plasticiens qu'aux écrivains, ainsi qu'à tout un chacun, je m'intéresse aux détours par l'écrit - par un photographe, un mycologue ou une danseuse par exemple, un musicien ou un jongleur. L'objet de ce bulletin étant ce passage par une écriture (écrits, inscriptions, traces) plus ou moins à l'écart de l'oeuvre ou de l'activité de son auteur, fut-ce pour un écrivain. Ce sont ces écrits que je rassemble sous le terme de notes : notes de travail, marginales, listes, notes d'atelier, notes de voyages, factures, notes d'écoute, relevés, notes professionnelles, photonotes, annotations, notes retravaillées...

La revue explore et dessine ainsi les chemins de traverse d'une cartographie, lacunaire, de la forme
note.
(Catherine Jackson, "Le bulletin de liaisons NOTES : cheminement", notesbulletin.net, consulté le 23/07/07)

Parmi les contributions des "noteurs", on peut découvrir celle de Michel Jeannès, artiste qui apparaît de temps en temps sur Daily Life, dans les commentaires… dans les récensions
D'autres auteurs dévoilent aussi leur rapport aux notes, leurs choix de mise en forme : je citerais Siegfried Plumper-Hüttenbrink, Fabienne Swiatly, Cécilia de Varine, Dominique Blaise, Henri Cueco… mais il y en a encore bien d'autres à découvrir !

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(la boîte à boutons brûlée de Line Clément)

mardi, 26 juin 2007

Plein les mirettes

Ici et maintenant ?
Maintenant, c'est un vernissage à la galerie BF15 à Lyon, le 21 juin dernier, pour voir une installation de Laurent Pernel.
Mais ici, c'est aussi ailleurs, car l'artiste transforme la galerie actuellement en chantier en l'évocation d'un lieu somptueux, une salle du Ministère de la Culture !
Nul trompe-l'œil, la métamorphose est opérée à l'aide d'un matériau à la fois banal et chargé d'intensité dramatique : des couvertures de survie. Le processus reste évident, et suscite la complicité rêveuse du spectateur…

En juin 2005 déjà, Laurent Pernel avait fait muer la façade de la galerie Roger Tator sise rue d'Anvers en maison… anversoise justement, à l'aide d'aluminium rappelant les tablettes de chocolat (belge ?). Le résultat était stupéfiant !
(exposition Gezichtwerpen)

Il a une approche de l'installation qui pulvérise le travers fréquent de l'installation "spécifique au site" (site-specific), où la focalisation sur les spécificités du lieu amène à la redondance (l'exemple n'est pas de moi, mais il est éloquent : faire une installation sur le thème du nougat à Montélimar…).
Non, ici c'est aussi ailleurs !

Lire aussi : l'interview de Laurent Pernel sur le site L'art est public.

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jeudi, 17 mai 2007

Artistes en colère

L'Humanité a publié le 5 mai dernier l'appel "L'art c'est la vie !", signé par de nombreux artistes français, dénonçant les dérives de l'action du ministère de la Culture.
À la différence des prises de position réactionnaires de M. Rémy Aron, prétendument au nom de la Maison des Artistes, voire de 99% des artistes… ici il s'agit d'artistes de grande qualité, déjà réputés, à qui l'on ne peut donc faire le reproche de frustration. Mais il est peut être un peu tard pour ce débat… à l'heure où nous ne savons même pas si le ministère de la Culture conservera son autonomie ou sera intégré à celui de l'Éducation nationale. Que deviendra la Culture dans les cinq prochaines années ?

L’art c’est la vie !
Appel (1)

De quoi a besoin la création pour exprimer sa vitalité, loin des carcans officiels et idéologiques ?

Nous sommes tous des engagés volontaires pleins d’énergie. L’art est notre vie. Mais, en France, l’action du ministère public qui cherchait à favoriser la vitalité créatrice des arts plastiques en désorganise désormais de plus en plus profondément le cadre naturel par ses excès :

- la normalisation et le monopole d’un certain art officiel,

- les manipulateurs masqués qui, au sein des institutions et notamment au Musée national d’art moderne, imposent une pensée unique, soumise au marché et à la mode, obsédée par l’art tendance, les accrochages big bang, et l’art spectacle,

- la centralisation abusive du pouvoir entre les mains d’un petit groupe de censeurs qui, au sein de la délégation aux Arts plastiques et du Musée national d’art moderne, dévoient l’action de ceux qui pensent et veulent agir autrement,

- la censure et le mépris que ces agents doubles du marché international imposent à la création en France au mépris de leur fonction, - le détournement des FRAC, victimes des mêmes influences,

- l’isolement et l’exclusion dont sont victimes des fonctionnaires indépendants d’esprit et non conformes aux diktats officiels. - les choix incohérents, inconstants, et mondains de Cultures France (ex-AFAA).

Pour exprimer sa réelle vitalité, la création en France a besoin d’être libérée de cet encadrement officiel. Sa diffusion par le ministère public doit découler naturellement de son histoire et témoigner de sa véritable diversité. Nous demandons :

- l’équité et le pluralisme des générations et des courants dans les présentations officielles de la création contemporaine en France.

- la répartition équitable des lieux d’exposition temporaires, galeries contemporaines du Centre Pompidou, galeries nationales du Grand Palais, espaces du Palais de Tokyo, et galerie du Jeu de Paume, entre les différentes générations et courants d’artistes vivant et travaillant en France.

- la création de conseils d’orientation pour garantir à la fois la pertinence, la transparence, le pluralisme et l’équité des orientations et des choix du Musée national d’Art moderne, de la délégation aux Arts plastiques, et de Cultures France.

- une participation significative des artistes à ces conseils. - le soutien des initiatives privées par des mesures d’encouragement efficaces.

- l’enseignement artistique à l’école enfin pris en compte dans les évaluations et doté des moyens nécessaires,

- un lieu vaste et ambitieux pour montrer en permanence et sans complexes, à Paris comme à Londres, à Madrid, et à New York, toute la vitalité, la diversité, et l’originalité de l’art en France.

(1) Premiers signataires : Pat Andréa, Dominique Angel, Anne Anthony, André-Pierre Arnal, Bruno Badoux, Marielle Baldelli, Vincent Barré, Claude-Henri Bartoli, Nancy Barwell, Louis Bec, Gonzalo Belmonte, Vincent Bioulés, Jean-Claude Bohin, Jacques Bosser, François Bouillon, Mark Brusse, Myriam Bucquoit, Pierre Buraglio, Alex Burke, Florence Callot, Christian de Cambiaire, Louis Cane, Béatrice Casadesus, Hervé Castanet, Frank Chalendard, Jean-Paul Chambas, Claude Chaussard, Miguel Chevalier, Alain Clément, Claire Colin-Collin, Gérard Collin-Thiebault, Bernard Crespin, Henri Cueco, Marinette Cueco, Caroline Culand, Antoine de Bary, Anne Deguelle, Joël Desbouiges, Patrick Des Gachons, Daniel Dezeuze, Hervé Di Rosa, Cécile Doubre, Joël Ducorroy, Erro, Marie-Héléne Fabra, Pascal Fancony, Serge Fauchier, Hervé Fischer, Fabienne Gaston-Dreyfus, Paul-Armand Gette, Danielle Gibrat, Anne Gorouben, Daniel Humair, Christian Jaccard, Robert Janitz, Jean-Luc Jehan, Jacqueline de Jong, Peter Klasen, Joël Kermarrec, Alain Lambilliote, Jean Le Gac, Nathalie Leroy-Fiévée, Elizabeth Mercier, Jean-Michel Meurice, Bertrand Meyer-Himhoff, Michel Mourlot, Bernard Pagès, Jean-Luc Parant, Anne-Marie Pêcheur, Ernest Pignon-Ernest, Augustin Pineau, Pierre Pinoncelli, Anne et Patrick Poirier, Edouard Prulhière, André Raffray, Bernard Rancillac, Yves Reynier, Marcel Robelin, Guy de Rougemont, Marie Sallantin, Michel Sicard, Pascal Simonet, Pierre Skira, Vladimir Skoda, Tony Soulié, Peter Stampfli, Soizic Stokvis, Klaus Stoeber, Julien Terdiman, Jean-Paul Thibeau, Thierry Thoubert, Pierre Tual, Gérard Titus-Carmel, Vladimir Velickovic, Claude Viallat, Vuk Vidor, Jean-Louis Vila, Jan Voss, Michèle Waquant, Pierre Marie Ziegler.

16:50 Écrit par kl loth dans politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, art contemporain, place de l'art, ministère de la Culture |

samedi, 07 avril 2007

Avis d'art en Aravis

"Avis d'art en Aravis" c'est tout un parcours d'art contemporain dans les vallées autour de Thônes, qui réunit cette année six artistes.
J'ai parlé précédemment de la réalisation de La Mercerie, je parlerai cette fois-ci de quelques unes des œuvres d'autres artistes. Mais de façon toute subjective et sans prétendre à l'exhaustivité. Je n'ai pas tout vu, loin de là…

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À Serraval, Marie Goussé a réalisé "Déambulatoire" (avec l’aide des élèves de "Bepa filière bois" de la Maison familiale Rurale de l’Arclosan). Cet espace permet de s'immerger entre des toiles translucides.
L'expérience de divers corridors, pavillons et labyrinthes a été plusieurs fois proposée depuis les années soixante, je pense notamment à Bruce Naumann, Robert Morris, ou encore Dan Graham… Mais à la différence des pavillons de Dan Graham, dont les parois de verre réfléchissant ou non, attirent l'attention à la fois sur les autres spectateurs et sur l'image de soi, le "Déambulatoire" de Marie Goussé, a contrario, semble absorber les corps. On à l'impression d'être au sein même d'un morceau de nuage affleurant la montagne !
Par contre le rapport à la dendrochronologie, science de la datation par les arbres, que revendique l'artiste, n'est guère perceptible.

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Au Bouchet Mont Charvin, Françoise Riganti propose Les jardins vagabonds, réalisés avec des habitants bénévoles du village.
Ces structures en bois, d'une belle couleur rouge abritent divers types de fleurissement et sont répartis en plusieurs endroits. Mais le geste sculptural reste discret et ces jardins ne se démarquent pas suffisamment de la récupération de palettes pour la réalisation de jardins nomades…

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À Manigod, Christophe Cuzin perturbe l'aspect d'un bâtiment communal par son "Décalage". Les couleurs vives utilisées interpellent les habitués des lieux. Pourtant, comme le rappelle le sympathique patron du café situé juste en face, elles seraient proches d'une tradition aujourd'hui perdue.

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À Alex, c'est Ghyslain Bertholon qui est intervenu. Cet artiste qui a exposé récemment à la galerie Verney-Carron de Villeurbanne, mêle imagerie kitsch et questionnements contemporains. Deupatozaurus confond avec beaucoup d'humour squelette et pièces mécaniques : la "deux-pattes" devient mythique souvenir dans un futur où la voiture aura peut être disparu…

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Patrice Ferrasse, quant à lui, s'immisce dans les conventions de la signalétique pour produire de nouveaux sens, critiques, voire humoristiques. Aux Villards sur Thônes, le panneau de signalisation Fin de route prioritaire s'orne d'une ceinture de sécurité, au Showroom Mobalpa de Thônes un panneau "Stationnement autorisé" incite à se laisser racoler sur la voie publique…

23:40 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : avis d'art en aravis, art contemporain |

jeudi, 05 avril 2007

Une tonne de boutons ! (La Mercerie)

C'est en 1997 déjà, que Michel Jeannès commença à s'intéresser au bouton. Ce Plus Petit Objet Culturel Commun, devenu le vecteur d'une démarche artistique participative, s'avère particulièrement évocateur et génère depuis lors un foisonnement de récits de vie et d'œuvres.
Ces récits, recueillis sur des fiches, font affleurer les émotions qui jalonnent la vie des participants, et mettent au jour l'importance de la transmission générationnelle, ainsi que le rôle précieux qu'y jouent les mères : ce que Michel Jeannès conceptualisera sous le terme de "matrimoine".

C'est désormais dans le cadre du collectif La Mercerie, dont Michel Jeannès est le "chargé de projets artistiques", que l'aventure se poursuit.

À Thônes, à partir d'une tonne de boutons, pour l'exposition "Avis d'art en Aravis", La Mercerie déploie différentes facettes de ses activités.
Dans le showroom Mobalpa, une part importante de la tonne de boutons est déversée au sol, autour d'un moniteur vidéo. Le tas ("stack") — forme étudiée par Maurice Fréchuret dans Le Mou et ses formes —, un jalon important de l'histoire de la sculpture au XXe siècle, n'est pas ici une fin en soi. Il n'est pas non plus destiné à disparaître et fondre dans la bouche des visiteurs comme les tas de bonbons de Felix Gonzalez-Torres… mais susceptible d'être réorganisé dans le cadre d'une Centrale de tri, processus d'apprentissage des épineux problèmes de choix et de classification, à expérimenter de façon ludique dans des animations à l'attention des enfants. Le résultat est présenté plus loin, dans des bocaux de confiture rutilants.
Une autre question éthique est illustrée par une vidéo tournée il y a quelques années dans le quartier de la Duchère, où des mains boutonnent et déboutonnent, en une sorte de mouvement de ressac : "Life ? Nothing but buttonnig and unbutonning" (George Bernard Shaw).
À l'extérieur de l'exposition, La Mercerie présente sur la place du marché un petit chalet-échoppe orné du "boutikon", smiley (ou émotikon) exclusif, représentant un bouton à quatre trous, rappel de la page d'accueil du site internet lamercerie.eu. Si l'on en franchit le seuil, on découvre des parois revêtues de boutons insérés sous plexiglas, tels des vitraux entourant quelques exemples de fiches participatives chargées de boutons et de vécu, présentées sur une sorte de pupitre (de lutrin ?). Des fiches vierges sont à disposition. Prêtes à recueillir de nouveaux souvenirs…

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Pour voir plus de photos de cette exposition, cf. le site de La Mercerie

Bibliographie :
- Michel Jeannès, Zone d'intention poétique, Bruxelles, La Lettre volée, 2005
- Maurice Fréchuret, Le Mou et ses formes. Essai sur quelques catégories de la sculpture du XXe siècle, Paris, (énsba), 1993

lundi, 19 mars 2007

Couleur ?

Qu'est ce qui se cache derrière le mot "couleur" ?

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14:00 Écrit par kl loth dans formes & couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : couleur, art contemporain, kl loth |

lundi, 04 décembre 2006

François Cini et ses dessins habités

François Cini avait montré jusqu'à présent sa recherche sur l'espace public urbain, que ce soit dans le cadre du collectif lidiotduvillageglobal, ou en solo : l'exposition "L'éloge de la pfuitt" (une exposition "mit pfiff" pourrait-on dire en utilisant cette belle expression allemande) à l'Ideth de Lyon, en avril-mai 2006.

Dans sa nouvelle exposition "EMPRUNT(E)S : quelques changements de classe. Dessins habités" (à la bibliothèque du 1er arrondissement lyonnais, du 21/11 au 8/12/2006), il explore la relation aux livres.
Il met en tension son vécu personnel avec la rencontre de l'autre, par le hasard des traces laissées dans les livres des bibliothèques (les marque-pages), les rendez-vous dans les agendas (clin d'œil aux journaux intimes ?), les surprises de l'ego-googling (le serin "cini" !)...
L'accrochage est sautillant, les moyens techniques utilisés sont modestes (crayons) mais mis en œuvre avec un évident plaisir. La main s'approprie patiemment, soigneusement, le bonheur des trouvailles.
Loin des énormes et coûteuses installations des biennales d'art contemporain, destinées à ébaubir un public espéré massif (c'est une question de survie, hélas) et qui laissent un sentiment d'impuissance et d'écrasement, les œuvres stimulantes de François Cini réussissent à ouvrir une brèche dans l'aliénation.
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À lire aussi : "Marque-page/François Cini", de Fabienne Swiatly, sur remue.net

22:30 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, art contemporain, françois cini, installation, livres, agendas |